Des «moi» ennemis
Envahissent mes pensées.
Je les laisse sortir
Dans l’espoir de m’en libérer
Mais ils se retournent contre moi
M’encerclent et m’emprisonnent.
Ils pullulent et s’allient
En un amas arachnéen
Grouillant et pustulant.
La bête fumante suinte son fiel visqueux
Qui m’englue, me fige et me méduse.
Elle m’attaque,
Me terrorise,
Me transforme
Elle me rend monstrueuse.
Elle est ma création
Mais c’est ma créature
Qui me possède à présent.
Mes idées noires ont eu raison de moi.
Avalée, absorbée, sucée jusqu’à la moelle,
Je ne suis plus qu’une coquille
Vidée de son essence.
Elles sont devenues les puits sans fond
De ma laideur et de ma déraison
Qui m’isolent
Me mettent à distance du Monde,
Des Autres et de moi-même.
Isolée, coupée, morcelée
Je ne peux plus exister.
Je suis perdue
JE, n’est plus.